Lettres à Ménécée (Epicure) (06/09/2019)

par François Mangin-Sintès

Toujours rivé sur l'écran de mon téléphone, je suis submergé par un flux incessant d'informations: scandales politico-financiers, terrorisme, guerre, tweets d'apocalypse...plongé dans le bain des breaking-news perpétuelles, ces histoire anxiogènes et addictives rendent mon bonheur impossible.

 

Epicure, au secours!!!

 

La lettre nous indique que le but de l'existence est le bonheur et que l'essentiel du bonheur réside dans le plaisir, mais pas à n'importe quel prix, le bon usage ce n'est pas l'hédonisme. Pour y parvenir il faudra se débarrasser de ses angoisses, de ses peurs, et rejeter tout ce qui doit altérer les souffrances, qu'elles soient physiques ou psychiques ou les deux à la fois car il y a un lien direct entre le corps et l'esprit. Le sage est celui qui pratique la prudence, une qualité d'âme qui va nous dire ce qui est bon ou mauvais. On va jouir mais dans la sobriété, dans un certain calcul.

 

Deux mille trois cents ans plus tard, le constat anxiogène est le même à quelques nuances près, les peurs ataviques sont augmentées par les effets pervers de notre monde hypermédiatisé. Comment s'en sortir et éviter la dépression. Epicure est catégorique: rester serein et réfléchir. Faire le tri et évacuer les déchets qui polluent notre quotidien, visuels, sonores, les discours de haine et les prêches malveillantes des gourous. Se contenter de peu et être capable de jouir du pur bonheur d'exister. Il nous aide à profiter de la moindre parcelle de bonheur en nous recentrons sur nos véritables besoins si loin en vérité des chaînes d'informations qui tournent en boucle toute la journée.

 

Correspondance et cours de philosophie à la fois, livre anti-crise par excellence et véritable guide pratique sur le bonheur, la lettre à Ménécée délivre une méthode dont les principes sont toujours d'actualité et propose une doctrine, l'Epicurisme, qui survole de très haut les nombreuses et délirantes publications sur le bien-être et le bonheur qui inondent les rayons de nos librairies.

 

 

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